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Un peu de culture sexe
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Molinier, artiste anar et libre-bandeur
Il a préféré jouir toute sa vie, multiplier les maitresses, choquer les bonnes mœurs et réaliser ses passions que d’autres appellent des «vices». Tout, plutôt qu’être un esclave. Molinier, homme libre du XXème siècle, est exposé dans Voyous, Voyants, Voyeurs…




Très proche du peintre Clovis Trouille, avec qui il partage la haine du conformisme et de la morale puritaine, Molinier se retrouve maintenant accroché aux cimaises du Musée d’Art et d’Histoire Louis-Senlecq de l’Isle-Adam, à une heure de Paris, jusqu’au 7 mars 2010. Sous le titre Voyous, Voyants, Voyeurs, l’exposition rassemble quelques-unes de ses œuvres, peintures et photos, à voir et à revoir.

L'occasion de dresser le portrait, en 10 points, de ce peintre-photographe travesti hors-norme, le précurseur de "l'art corporel". Pionnier du mouvement queer.

1/ Dès 3 ans, il est excité par les jambes de femmes
Pierre Molinier –mécréant impénitent– se félicite d’être né un vendredi saint, qui est de surcroit un vendredi 13, en 1900, à Agen. Il nait d’un père peintre-artisan (spécialisé dans le faux marbre et le faux bois) et d’une mère couturière. Sa vie sexuelle commence tôt. Dès l’âge de trois ans, il prétend s’intéresser aux jambes des femmes. A 10 ans, il caresse celles de sa sœur et devient fétichiste des bas. A 13 ans, il fait l’amour avec une prostituée qu’il continue de fréquenter longtemps. A 15 ans, il se masturbe sur le corps de sa sœur morte et décide de devenir comme elle, une idole: «Même morte, elle était magnifique ! J’ai éjaculé sur son ventre et ses jambes, et sur sa robe. Elle a emporté dans la tombe le meilleur de moi-même». A 18 ans, il se rend dans les bals populaires déguisé en femme, pour séduire de jeunes filles. Il rend enceinte une de ses conquêtes, puis l’abandonne. Elle accouche d’une fille –Monique– qu’il retrouvera vingt ans plus tard, à Bordeaux, et dont il fera sa protégée.

2/ Il devient lui-même, c’est-à-dire un pervers
Après le service militaire, il s’installe à Bordeaux (1922-23) et commence à peindre des paysages et des portraits dans un style conventionnel. Il se marie et a deux enfants –Françoise et Jacques– ainsi que de très nombreuses maitresses. Son épouse est pourtant non seulement très jalouse, mais très belle: c’est la plus belle femme de la ville! Qu’importe. Leur couple bat de l’aile, surtout quand Molinier tombe amoureux de sa fille, ce qui rend sa femme encore plus jalouse. En 1931, le couple emménage 7 rue des Faussets et durant les années 30, Molinier installe un atelier dans une soupente de 12 mètres carrés où il va peindre à l'abri des critiques de sa femme et de ses amies "trop conformistes" Après la seconde guerre mondiale, Pierre Molinier rejette définitivement sa vie antérieure: il peint des tableaux de plus en plus provocateurs, sa femme le quitte (1949) et dés le début des années 50 il se prend en photo, allongé (le plafond est trop bas) dans des positions obscènes et ambigües. Il est homme; il veut être femme aussi. Enfin il monte un vrai scandale à une exposition (1951) quand on veut censurer son travail: «Allez donc enfanter dans la nuit par le coït honteux, seul permis par la morale publique faite à l’usage des c…! Que me reprochez-vous dans mon œuvre? D’être moi-même? Allez donc, vous crevez de conformisme! Vous êtes des esclaves!».
3/ Il se transforme en hermaphrodite
De 1951 à 1966, Molinier se prend en photo, travesti dans des poses lascives, les jambes gainées de bas-couture, le visage masqué d’une voilette, pour le seul plaisir de la masturbation solitaire. Il se photographie même en compagnie d’un mannequin de vitrine –son épouse imaginaire– pour troubler les frontières de sa chair… «Pierre Molinier possédait, dit-on, plusieurs poupées de type mannequin de vitrine, avec qui il entretenait des rapports sinon scandaleux du moins amoureux. A priori, il ne fabriquait pas ces poupées mais il les préparait en vue de leur faire jouer un rôle dans le théâtre de ses fantasmes. A vrai dire, il serait plus juste de dire qu’il avait amassé divers morceaux de poupées, têtes, bustes, jambes, mains qu’il combinait à volonté au gré de ses humeurs et de ses occupations qui n’étaient pas strictement artistiques» (Gilles Berquet, Maniac N°7, ed. Astarté). Une fois montée, il maquillait sa poupée chaque matin, l’habillait, la voilait, lui faisait les ongles et posait avec elle de telle manière qu’on ne savait plus où commençait le corps de chair, où finissait celui de résine…


4/ Molinier rencontre André Breton
Parce qu’il a toujours refusé d’appartenir à aucune chapelle, Pierre Molinier convince le respect. En 1955, il envoie à André Breton quelques reproductions de ses œuvres, qui reçoivent un accueil chaleureux. Breton écrit le 8 avril 1955: «C’est avec le plus grand, le plus croissant intérêt que j’ai pris connaissance de vos œuvres». Puis le 16 avril: «Vous êtes aujourd’hui le maitre du vertige (…). Vos photographies ne laissent d’ailleurs aucun doute sur votre aspiration en ce sens et il me paraît difficile de porter le trouble plus loin. Elles sont aussi belles que scandaleuses» (c’est sa deuxième lettre à Molinier). Puis le 21 mai: «Vos œuvres (…) procurent un frisson sans cesse renouvelé et cela me donne toute la mesure de leur pouvoir magique. J’aime votre climat brûlant et déchirant». Breton est définitivement conquis par Molinier. Il l’expose triomphalement dans sa galerie parisienne A l’Etoile Scellée en 1956 et contribue à le rendre célèbre. Pourtant, celui-ci refusera toute sa vie d’être assimilé aux surréalistes, dont il critique le puritanisme et l’intolérance en matière de sexualité.

5/ L’obsession des plaisirs sans entraves
Intransigeant, insensible aux flatteries, Molinier restera toute sa vie à Bordeaux, cantonné dans un appartement encombré de fouets, bottines, poupées, armes à feu, pinceaux et préservatifs et qui lui sert à la fois d’atelier et de «foutoir», dans tous les sens du terme. C’est là qu’il vit et créé, dans un appétit obsessionnel de plaisirs fétichistes. A plus de 70 ans, il a de nombreuses maitresses et passe des nuits entières à faire l’amour. Son existence tourne autour du sexe comme unique justification à l’existence. «Mes passions: être homme et femme à la fois… aimer les jambes… jouir», dit-il en 1971.
Son œuvre toute entière, ses tableaux maculés de sperme et ses photos intimes, sont un défi jeté aux conventions. Molinier n’aime pas les «culs-bénis», encore moins les snobs mondains. Il reçoit les visiteurs (plus particulièrement les visiteuses) dans sa chambre et parfois, il se branle devant elles en leur parlant de ses fantasmes, avec cet accent du sud prononcé, qu'on peut entendre sur un DVD en vente à la galerie Oudin. Il parle de ses plaisirs avec une sincérité truculente.

6/ «J’ai décidé de vivre dans une chambre, à ******* et jouir»
«Quand j’avais 15 ans, je voulais être curé. Ma sœur, qui avait un an de plus que moi, est morte. Je l’ai veillé tout seul, toute une nuit, je me suis couché sur elle, et je l’ai baisée, sur le lit. Je ne suis pas entré, je l’ai baisée entre les cuisses. J’ai aimé Les Immortelles à cause de l’histoire du type qui est amoureux des jambes de sa sœur. C’est tout à fait ça, tout à fait ça. Putain, je l’ai regrettée toute ma vie. Depuis sa mort, j’ai décidé de vivre comme je vis aujourd’hui. Dans une chambre… eh oui… dans une chambre… sans presque jamais sortir de cette chambre. ******* et jouir. Et peindre, puisque je sais peindre. Je me baise moi-même, vous êtes au courant. J’ai fabriqué un instrument qui me permet de me faire des pompiers. C’est le seul au monde!». (L’Aurore boréale, Pierre Bourgeade, éd. NRF Gallimard). Au début des années 60, Molinier a en effet fabriqué un joug qui lui permet, comme un contorsionniste, de coincer ses jambes derrière la tête et de se sucer la bite. «J’ai mis deux ans à l’inventer, dit-il. Comme les yogis, j’ai passé 18 jours à ne rien manger d’autre que mon sperme». Il se prend en photo, la bite dans la bouche, cul par-dessus-tête, et il envoit cette photo à des correspondants comme une carte de visite.


7/ Il entasse des montagnes de fétiches
Pierre Bourgeade qui vient lui rendre visite pour la première fois en février 1973 raconte: «Molinier habite un deux-pièces cuisine dans un vétuste et poussiéreux hôtel du vieux Bordeaux. La seconde pièce est celle où Molinier travaille, mange, dort, peint, photographie, développe, tire, agrandit, menuise, forge etc… (…) Dans la première pièce où l’on entre sitôt franchie la porte vermoulue, Molinier entasse, depuis plus de trente ans, tous les détritus non-périssables de sa vie. Ces détritus forment aujourd’hui (février 73) un tumulus de quelques tonnes, qui grandit tous les jours, et au sommet duquel est fichée une croix de bois noir sur laquelle on peut lire:

«Pierre Molinier
1900-19- ».

L’intention de Molinier est d’écrire, le jour venu, la date qui manque, de se coucher sur le tas de déchets, seul, en souliers de femme, les levrettes fardées, une voilette sur l’épi, et de se tirer une balle dans la tête»
(L’Aurore boréale, de Pierre Bourgeade, éd. NRF Gallimard).

8/ Il passe ses jours et ses nuits à faire l’amour
A partir de 1966, Molinier reçoit de nombreuses jeunes femmes et hommes, généralement âgés de 20-25 ans, qu’il maquille, déguise et entraine dans ses délires sexuels. Son plus grand plaisir: les initier au plaisir du bas et des talons-aiguilles. «Une femme qui n’a pas de bas, ça ne m’excite pas plus que ça, explique-t-il. Mais sitôt qu’elle en a, surtout des bas noirs, ça m’excite… Ça me fout dans tous mes états. J’avais une maitresse aux très belles jambes et j’arrivais à faire… cinq, six fois dans la nuit!». Parmi ses amies proches, il compte notamment Hanel Koech –une belle Autrichienne qui fait partie du mouvement des situationnistes viennois- et la Thaïlandaise Emmanuelle Arsan –dont le mari, ambassadeur, est devenu célèbre grâce aux romans Emmanuelle. De toutes ces femmes (et hommes) Molinier fait des photos, qu’il découpe et qu’il monte pour composer d’étranges étreintes: on y voit des créatures aux culs splendides posés sur des bustes arrogants et aux jambes démultipliées comme des bouquets de fleur. Ces photomontages ont généralement des tableaux pour fond, tableaux qui reprennent en miroir les mêmes obsessions sulfureuses…

9/ «Je pense que vous êtes un con»
Molinier refuse tout compromis. Il s’investit entièrement dans sa création et ne vend ses tableaux qu’à contre-cœur. Parfois même, il les rachète. Jean-Pierre Bouyxou, un de ses plus grands amis, raconte: «Un écrivain connu pour ses mondaines frasques plus que pour son talent, vit un jour la reproduction d’un tableau de Pierre Molinier et s’en enticha assez sérieusement pour vouloir à toutes convinces acheter l’original. Molinier lui fit savoir qu’il désirait lire ses ouvrages avant de se décider s’il pouvait lui céder la toile tant convoitée. L’écrivain, par retour du courrier, envoya tous ses romans agrémentés de flatteuses dédicaces. Molinier les lut consciencieusement, ne les aima pas et lui fit, en conséquence, la laconique réponse suivante: «Je pense, après avoir pris connaissance de vos livres, que vous êtes un con. Il me serait très désagréable de savoir qu’une de mes œuvres se trouve chez un con, et il m’est donc impossible de vous en vendre une». (Jean-Pierre Bouyxou, Penthouse, mars 1985).

10/ Le dernier suicide de Molinier
Molinier disait qu’il se tuerait s’il ne pouvait plus jouir, «le jour où mon sperme sera comme de l’eau». Le 3 mars 1976, il se suicide parce que les médecins veulent l’opérer de l’anus: cancer de la prostate! Il préfère se tirer une balle dans la bouche, comme il l’avait toujours promis, que renoncer à ses facultés. Il avait déjà mis en scène son suicide à trois reprises, dans des photos, expliquant que ces morts imaginaires symbolisaient sa «mort au conformisme et à la vie conventionnelle». Il passe finalement aux actes dans un ultime défi, après avoir nourri ses chats. Il donne son corps à la science, en espérant que ses «couilles seront greffées sur un jeune mâle impotent de 30 ans». Ça ne sera pas le cas. Dommage.

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Quelle vie.

Il en aura fait des chooOOooses Laughing

Merci.

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je vois que la culture c'est pas le genre de la maison merde j'aurais du garder l'énarque du coup je suis comme une conne

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pas encore eu le temps de tout lire , vai étudier le sujet Wink

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